La petite histoire D’Arts et de rêves… Chapitre 5
Dans l’infolettre de septembre, vous avez pu constater les nombreuses étapes qui ont mené, le 18 juin 2016, à l’inauguration officielle de la résidence d’artistes et du parc culturel situé au 57, rue Principale Nord.
Dans ce cinquième chapitre de la petite histoire D’Arts et de rêves, on aborde l’aménagement paysager de la propriété dont la métamorphose en fait aujourd’hui un magnifique endroit : allez-y faire un tour et vous nous en donnerez des nouvelles…
Chapitre 5
Comment prendre un terrain plus ou moins abandonné depuis plusieurs années déjà et le transformer en un parc culturel fort agréable à visiter ? Cela ne se fait certes pas en criant ciseau. Au contraire, beaucoup de planification et de travail ont été nécessaires pour réaliser cette métamorphose. Mais commençons par le commencement…
Une découverte…
Quand Nicole Côté et Henri Lamoureux ont exploré le terrain derrière la grange au 57, rue Principale Nord, ils ont tous deux été impressionnés par le calme, l’espace, la végétation, la vue… Puis Nicole s’est mise à visualiser des sentiers, des sculptures, des arbres, des aires de repos… Quand Joanie Leroux-Côté a à son tour découvert cet environnement, elle y a tout de suite vu un amphithéâtre naturel où se produiraient un jour des artistes du cirque.
Comment réaliser tout cela ?
Un plan d’aménagement serait nécessaire et un comité a été formé. Jacques Parenteau, architecte paysagiste, a accepté d’être responsable du comité d’aménagement paysager et de travailler en étroite collaboration avec Nicole, ainsi qu’avec Alain Champoux, Claire Léger et Patricia Lefèvre, qui tous croyaient comme Nicole au potentiel de cet espace.
Claire a depuis quitté le comité tout comme Patricia, cette dernière occupe depuis novembre le poste de conseillère à la Ville de Sutton. Pour remplacer ces deux femmes, deux hommes se sont récemment joints au comité : François Fournier, notre bénévole vedette dans l’infolettre de décembre 2016, et Claude F. Gagnon, nommé bénévole de l’année 2016 à D’Arts et de rêves.
Pour concevoir un plan d’aménagement paysager, il fallait d’abord trouver la perle rare : un architecte paysagiste visionnaire, ingénieux, créatif, enthousiaste, bref quelqu’un capable de produire un plan directeur quinquennal qui tiendrait compte des réalités d’un projet plutôt inusité et hélas, à budget restreint. C’est ce qu’entreprit le comité en 2015 en faisant appel à leurs connaissances et à leurs réseaux pour des références et/ou recommandations.
À l’automne 2015, on déniche finalement la partenaire idéale : Emmanuelle Tittley, architecte paysagiste. Dès le départ, Emmanuelle est emballée par le projet dont elle apprécie les aspects communautaire et artistique; elle aime aussi la passion, l’enthousiasme, le dévouement de Nicole, et le fait qu’elle ait choisi d’offrir à la communauté l’accès à un parc culturel en plein cœur du village. Il va sans dire que Nicole et Emmanuelle se découvrent rapidement des atomes crochus et une vision commune. De plus, Emmanuelle avait l’expérience du milieu, habitant la région depuis plus de dix ans; elle avait déjà fait ses preuves dans le domaine, était prête à s’adapter à la réalité financière D’Arts et de rêves et aimait l’idée de rêver avec les gens du comité d’aménagement paysager. Enfin, elle comprenait que le projet évoluerait probablement avec le temps et qu’il faudrait sûrement ajuster le plan.
C’est parti…
Emmanuelle fait donc connaissance avec le terrain : elle marche d’est en ouest, du nord au sud, en diagonale, en rond… elle l’arpente dans tous les sens, consultant les photos que Nicole avait déjà et en prenant d’autres pour compléter son analyse du terrain, évaluant les vues, mesurant les dénivellations, identifiant des espèces animales, inventoriant les plantes…
À l’hiver 2016, un premier plan est déposé. Emmanuelle y a intégré les dénivelés, les boisés, des sentiers, le cours d’eau, des plantes heureuses les pieds dans l’eau. Les gens du comité sont ravis : le territoire est bien exploité. On a spécifié des lieux pour exposer des sculptures, certains pour méditer et d’autres pour se reposer.
Aménager une telle propriété soulève des questions dont les réponses devaient obtenir consensus. Par exemple, quand tondre le champ ? Ce n’est vraiment pas une question anodine : le comité a finalement décidé que la tonte se ferait deux fois l’an, avant la nidification du printemps et à la mi-septembre, après la dernière nidification—la faune contribuant à la richesse de l’environnement.
Des discussions ont lieu, des révisions suggérées et des ajustements apportés avant que ne soit remis, en mars 2016, le plan quinquennal officiel.
Au printemps 2016, Nicole et Jacques assistent Emmanuelle pour finaliser le plan. Mètre arpenteur en main, transportant piquets et masse, le trio fait le tour de la propriété et détermine les emplacements puis note les mesures exactes des composantes du plan quinquennal.
On concrétise…
Puis il a fallu trouver des gens compétents et expérimentés pour concrétiser la Phase I du plan directeur d’Emmanuelle, plan approuvé avec plaisir par le comité d’aménagement paysager. Trouver de telles ressources fut plus facile à dire qu’à faire : le travail en partie réalisé lors de corvées par des bénévoles et le stationnement vert en pelouse renforcée, encore peu connu au Québec, a découragé plus d’un contracteur.
Le mandat a finalement été confié à Décor Nature de Cowansville et la Phase 1 réalisée en 2017 sous la supervision d’Emmanuelle. Ce fut une belle collaboration, dit Emmanuelle qui visitait régulièrement le chantier. L’équipe de deux à quatre personnes, selon les travaux devant être effectués, était dévouée à l’ouvrage, sympathique et conciliante; cette dernière qualité était plus qu’importante puisqu’on leur avait demandé de respecter la présence d’artistes en résidence dans la grange. Le seul bémol est que les travaux de la Phase 1 ont été plus longs que prévus, l’été tardif et des vestiges de fondations de l’ancienne maison n’aidant pas la cause.
Nos réalisations…
Comme le plan quinquennal comprend cinq phases, la première s’est terminée avec l’arrivée de l’hiver. Ce fut une grosse année et on est fier de la différence que l’on peut d’ores et déjà constater aux abords de la grange et dans le parc culturel.
À l’espace avant, on a réussi à :
- Créer un stationnement vert, ce qui a nécessité les tâches suivantes : le nivellement du terrain, l’installation de la surface de gravier, l’installation de la surface de pelouse renforcée (projet réalisé aux 2/3, faute de sous…), la plantation d’arbres et d’arbustes (pas autant que l’on aurait souhaité, mais quand même…), l’ensemencement, l’installation des pierres et des arrêts de voitures.
- Installer un sentier de poussière de pierres vers la grange et une bordure d’aluminium.
- Construire le chemin de pierre concassée jusqu’au pont.
- Installer des tuyaux pour le passage éventuel des fils électriques.
- Installer l’affiche temporaire pour la résidence d’artistes et le parc culturel.
- Construire la barrière en chicane
Faute de ressources financières, on a dû reporter:
- l’installation de l’électricité et de lampadaires;
- la construction et l’installation d’un support à vélos;
- l’installation d’une affiche permanente pour la résidence d’artistes et le parc culturel;
- l’installation d’une sculpture à l’entrée;
…mais ce n’est que partie remise.
Puis évoluer, c’est s’adapter…
Alors comme dans bien des parcs provinciaux et fédéraux, ici comme ailleurs au monde, on a décidé de ne pas installer de poubelle (incluse dans le plan quinquennal) : à vous de rapporter tout ce que vous avez apporté au 57, rue Principale Nord !
Et on continue de rêver…
On visualise une colonne Morris près du trottoir pour annoncer le parc et les activités qui s’y tiendront…
Voici quelques-uns des autres aménagements qui seront réalisés au cours des prochaines années :
- Construction dans le champ d’une route carrossable et des surfaces de pierre concassée
- Construction du poste d’accueil
- Installation des lampadaires
- Construction d’une scène
- Construction de sentiers
Coups de cœur de 2017
Emmanuelle a eu plusieurs coups de cœur lors de la Phase 1 :
- l’aménagement du stationnement vert avec pelouse renforcée;
- l’utilisation de moins de la moitié du gravier prévu pour le stationnement grâce à l’installation des grillages;
- l’aménagement de fossés de drainage qui servent à la gestion écologique des eaux—l’eau alimente le site, la nappe phréatique et les plantes;
- pas de surplus d’eau autour du stationnement, même lors des grosses pluies estivales.
Nicole souligne le plaisir de travailler avec les bénévoles dont la générosité et les sourires l’émerveillent toujours tout autant.
Puis elle a vraiment été touchée par la gentillesse et l’harmonie qui régnaient parmi les femmes qui ont participé, fin juin, à une corvée de plantation!
Déception de 2017
- Des sorbiers qui devaient être heureux en sol humide sont morts; on réévaluer au printemps quoi planter pour les remplacer.
Projets à venir qui font rêver
- Projet d’infrastructure qui permettrait le drainage d’une partie du terrain (l’expertise d’un biologiste sera requise).
- L’aménagement d’un point d’observation en hauteur pour admirer la faune et la flore locales.
Deux demandes de subvention vont être faites à cet effet : MRC Brome-Missisquoi et Ville de Sutton.
Projet surprise pour 2018
En lien avec la campagne de socio-financement (vente de cartes des fêtes avec semences d’asclépiade) menée en novembre :
- Plantation de saules.
- Aménagement d’un cocon d’observation pour oiseaux et papillons monarques.
- Ensemencement de graines d’asclépiade dans le parc !
Défis en 2018
- Ne pas en faire trop…
- Mais tout de même, y aller une phase à la fois : la beauté du plan directeur c’est qu’il est finement découpé et que nous pouvons demander des subventions ou des dons en lien avec des composantes spécifiques.
- Installer du drainage dans les champs pour assécher le sol près des sculptures et diriger l’eau vers le bas du champ.
- Aménager le sentier vers la zone d’observation de la faune et de la flore.
- Travailler avec un ingénieur pour récupérer le pont. On a dû couper plusieurs arbres en 2017, l’un était mort et les autres fragilisaient les fondations du pont qui joue un rôle critique : pour aménager le parc culturel, des véhicules assez lourds doivent pouvoir traverser le pont en toute sécurité.
-
Peut-être planter une palissade de saules pour camoufler les fils électriques.
- Continuer de planter des arbres.
- Aménager le cocon d’observation (campagne de socio-financement de novembre 2017).
- Puis s’il faut sauter une année, manque de fonds, on reportera tout simplement à l’année qui suit…
Venez visiter le parc…
C’est ce que dit Emmanuelle Tittley à ses ami.e.s ! Elle trouve que c’est une belle initiative au cœur du village et que ce parc ouvert à toutes et tous est un endroit chouette à visiter pour les nombreuses espèces d’oiseaux qu’on y trouve, la richesse de la flore ainsi que les magnifiques sculptures qui agrémentent le champ. « Faut aller y faire un tour », conclut-elle !
Dans le Chapitre 6 de La petite histoire D’Arts et de rêves, vous aurez l’occasion d’en connaître d’avantage sur les autres comités qui font rouler cet organisme.
À suivre…