Récipiendaires 2022 de la Bourse de création D’Arts et de rêves

Récipiendaires–Arts du cirque

Le projet Branché, composé d’une équipe de huit artistes-acrobates, est une collaboration du Cirque Barcode et Acting for Climate―Montréal qui propose une œuvre engagée et engageante.  Joué à l’extérieur et s’adaptant à chaque fois au lieu de la présentation, le projet est saisonnier et en constante évolution.

Branché-récipendiaire boursier

Photo : Steve Gonyaw

Après un an et demi d'exploration, une première création a été présentée au courant de l’été 2021.  Leur résidence de création à D’Arts et de rêves avait pour but de peaufiner le spectacle, en développant le langage acrobatique et poétique, ainsi que leur sensibilité à refléter la nature à travers le mouvement corporel.  Les artistes souhaitaient faire usage du Parc culturel et de s’inspirer de la nature environnante de Sutton.

L’environnement est au cœur de ce projet, qui évoque avec simplicité et optimisme le sujet de la crise climatique tout en célébrant la force de la collectivité.

« Plus qu’un spectacle, Branché est une éthique de travail, de création, une manière d’exister ensemble qui est partagée et développée par chacun des artistes qui est amené à y participer…  C’est un spectacle qui adresse la crise climatique et qui propose une façon novatrice de faire du cirque avec un minimum d’impact sur l’écologie », de dire les artistes.

Lors de leur résidence en juin 2022, nous avons eu droit au spectacle Branché dans le Parc culturel D’Arts et de rêves, suivez ce lien pour lire le compte-rendu de l’événement.

Récipiendaire - Art littéraires

Laurence Leduc-Primeau a remporté la bourse de création D'Arts et de rêves 2022 en littérature. Cette jeune auteure émergente ayant déjà à son actif plusieurs publications dont Lettre à Benjamin (La Peuplade) en 2021 et Zoologies (La Peuplade) en 2018, entre autres, a profité de sa période en résidence pour avancer son plus récent projet littéraire, un projet hybride (récit-poésie), qu’elle nomme pour l’instant « projet fractales, chaos, intime et divin », dont le travail de recherche a débuté depuis plusieurs années déjà.

Laurence Leduc-Primeau

En janvier 2020 la mort a percuté la vie de Laurence Leduc-Primeau, sous la forme du suicide de son partenaire, Benjamin. Elle a cessé d’écrire… sauf pour écrire une lettre, qui deviendra Lettre à Benjamin.

Après plusieurs mois, presqu’une année complète sans écrire, elle décide d’aller chercher une bourse pour explorer la création après la mort. « Dans cet exercice qui est toujours en cours, je me penche sur ce qui coule quand tout semble bloqué. Comment utiliser la création, à ce moment charnière de ma vie, pour faire, justement, revenir la création ? » dit-elle.

Un des résultats concrets de cette exploration est d’avoir (re)commencé à jouer dans le projet fractales, chaos, intime et divin », qu’on pourrait maintenant appeler « projet mort, fractales, chaos, intime et divin », dit Laurence. Le public a eu l’opportunité d’en apprendre davantage sur cette auteure et sa démarche instinctive, lors d’une médiation aux Studios DAR le 18 août, animée par la journaliste indépendante Ariane Émond.

Laurence et Ariane

Laurence Leduc-Primeau et Ariane Émond aux Studios DAR.

Récipiendaire - Arts visuels

C’est l’ample Studio B qu’a occupé Sophie Perry lors de son passage aux Studios DAR cet été. En visitant l’atelier, on avait l’impression d’entrer dans un cabinet de curiosités … du futur, ou un laboratoire, où des composantes électroniques se mêlaient à des objets matériaux servant à créer ses sculptures, elles-mêmes hors de l’ordinaire.

L’artiste a profité de ses trois semaines en résidence pour travailler une série intitulée État féral, des oeuvres interactives aux formes organiques faites de silicone et de composantes électroniques qui, grâce à l’intelligence artificielle, réagissent aux émotions du spectateur.

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On reconnaissait les formes organiques des végétaux, mais celles-ci étaient empreintes d’une énergie « autre ». On les approchait avec curiosité mais aussi avec une certaine hésitation, comme un chat qui entre dans une pièce inconnue. Ainsi, l’artiste aborde cette tension qui existe entre l’humain et la technologie, une tension qu’elle désarme par une mise en scène ludique :

« Je récupère les représentations des techniques du numérique dans la culture populaire et les met en scène avec ludisme. L’humour est un levier important, qui me permet non seulement d’embrasser et d’explorer des concepts perturbants ou révoltants, mais aussi de les détourner et de les transposer dans des espaces réflexifs bienveillants », dit-elle.

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La démarche de cette artiste invite à questionner notre conception de la vie, nos idées sur la technologie, la biologie et la psychologie. Tout un plaisir de découvrir son univers à la fois mystifiant, fascinant et étonnant.

Par Natasha Evoy et André Gélinas