Vie des Arts : L’autofiction de Pier Courville
Par Natasha Evoy
La blancheur de la neige et le froid fulgurant du mois de janvier furent la toile de fond pour la résidence de notre toute première artiste en 2022, l’écrivaine montréalaise, Pier Courville.
Pier Courville
Peu dérangée par le temps hivernal, peut-être un peu inspirée même par le confinement imposé par le froid, Pier a relaté lors de l’activité de médiation culturelle, avoir eu un séjour particulièrement productif aux Studios DAR, travaillant parfois dès les petites heures du matin et cela jusqu’à tard le soir.
Il faut dire que Pier devait profiter de, voire savourer la solitude qu’offrait son séjour à la résidence, une pause créative dans sa vie quotidienne emplie de mouvement et de distractions : le lot d’une écrivaine, maman de trois enfants, sans parler de son autre travail de lectrice et de traductrice !
La « vraie vie » et ses préoccupations sont le materia prima pour cette écrivaine dont l’autofiction est la forme de prédilection, tant pour Petits géants, son premier livre, que le récit sur lequel elle travaillait lors de son passage chez nous.
Lors de la médiation culturelle via Zoom, l’écrivaine d’origine franco-ontarienne a partagé avec une vingtaine de personnes, sa démarche, son processus de création et ses sources d’inspiration, puis elle a lu un extrait de son manuscrit en cours : le récit autofictif d’une pré-adolescente qui, dans les années 80, quitte sa ville natale de Sudbury pour s’installer avec sa famille sur le Plateau Mont-Royal. Elle a aussi lu de son livre Petits géants, le récit émouvant d’une mère relatant à ses jumeaux leur naissance prématurée et les premières semaines de leurs vies.
Ce fut un échange généreux et intime, malgré l’interférence de la plate-forme numérique et d’un signal internet moins que parfait. Grâce aux questions pertinentes et réfléchies posées par Marie Clark, elle-même écrivaine, la discussion a permis aux participants d’en apprendre davantage sur cette écrivaine au ton franc et sensible.
Tous et toutes ont, je crois, quitté la rencontre avec le même sentiment que l’on a en lisant les livres de Pier Courville : l’impression d’avoir reçu un cadeau, petit, délicat et choisi avec beaucoup d’attention. On est ému, reconnaissant.
Nous attendons avec impatience la publication de ce prochain roman de Pier Courville et suivrons avec beaucoup d’intérêt son cheminement littéraire.