Chapitre 7, La petite histoire de D’Arts et de rêves…
Introduction
Le 3 juillet 2021 a eu lieu la réouverture de la résidence d’artistes et des Studios DAR Sutton, ce qui nous donne l’occasion d’écrire un nouveau chapitre de La petite histoire de D’Arts et de rêves.
Vous savez sans doute que cette histoire vous est racontée depuis l’infolettre de décembre 2016. Dans le premier chapitre, on rappelait l’inauguration officielle du 18 juin 2016 et dans les chapitres suivants, on est remonté dans le temps…
Donc de chapitre en chapitre, vous avez pu apprendre : comment ce rêve avait pris forme; l’origine du nom D’Arts et de rêves; les défis, les surprises et les différentes étapes et corvées qui ont mené à la première activité officielle au 57, rue Principale Nord, à savoir le Symposium international de sculpture Monumentum; l’aménagement de la résidence; l’ajout d’une deuxième chambre; les grandes lignes du plan quinquennal d’aménagement paysager; les réalisations de 2017; le projet du cocon d’observation; et l’apport incroyable des nombreux bénévoles et l’appui indispensable et fidèle de nombreux partenaires et commanditaires…
Dans le sixième et dernier chapitre publié en avril 2018, on vous présentait les plans pour transformer la grange en un lieu qui permettrait à D’Arts et de rêves de vraiment se démarquer.
Dans ce nouveau chapitre, le septième de la série, on raconte la réouverture des Studios DAR Sutton le 3 juillet 2021 et on décrit des changements apportés aux plans (présentés dans le Chapitre 6) avec photos démontrant clairement l’avant et l’après, soit 2016 et 2021. Vous comprendrez ainsi pourquoi on est si fier de cette transformation qui nous permet maintenant d’accueillir des artistes des arts littéraires, visuels et circassiens 12 mois par année, dans un environnement bien aménagé, lumineux et sécuritaire.
Chapitre 7
Toute l’équipe de D’Arts et de rêves était sur place le 3 juillet 2021 pour inaugurer la résidence d’artistes de D’Arts et de rêves et les Studios DAR Sutton, fermés depuis plus d’un an déjà.
Il y avait aussi ce jour-là deux autres surprises qui allaient être dévoilées au public :
deux imposantes sculptures que tous peuvent désormais admirer en circulant dans les sentiers du Parc culturel D'Arts et de rêves.
Un petit rappel…
Les derniers quinze mois n’avaient pas été faciles pour D’Arts et de rêves :
- pas d’artistes en résidence à cause des travaux, donc manque à gagner;
- pas d’activités de médiation culturelle, donc moins de visibilité auprès de la population;
- COVID-19, donc :
- confinement et distanciation imposés;
- télétravail, interactions moins spontanées;
- manque de contacts sociaux;
- difficulté à rejoindre les gens et différents organismes habituellement loyaux collaborateurs, donateurs, et associés de D’Arts et de rêves;
- baisse de stimuli, d’énergie et de motivation;
- levée de fonds MusArt 2020 tenue via ZOOM, donc :
- pas cette vitalité et cet engouement que l’on retrouve habituellement lors d’un encan en présentiel
- et moins de fonds recueillis;
- pas de rassemblement dans le Parc culturel D'Arts et de rêves;
- travaux majeurs pour transformer la grange en un espace de création multifonctionnel, donc sommes très importantes requises…
Bref la dernière année avait été tout un défi….
L’ouverture officielle
Les travaux entamés en juin 2020 et qui devaient durer un an ont été terminés en respectant l’échéancier établi ! Quelle belle surprise, quel plaisir, un baume sur le cœur après ces temps incertains. C’est pourquoi la direction, l’équipe et de nombreux bénévoles ont été heureux d’investir temps, énergie et bonne humeur contagieuse pour préparer cette réouverture : il était certain qu’il fallait célébrer cet événement.
Pensez-y, une fois les gros travaux terminés, il a fallu faire un gros ménage, réaménager la résidence et les deux studios, nettoyer le pourtour de la grange, imaginer la fête, lancer les invitations, souhaiter que le beau temps soit de la partie, puis finalement accueillir les invités et les gens de Sutton et des environs qui tenaient à être sur place pour célébrer la réouverture des Studios DAR Sutton.
Déroulement
Tôt ce matin du 3 juillet, une équipe de bénévoles s’est mise au travail pour peaufiner des détails et monter le site. On craignait qu’il ne pleuve, le temps étant gris…
Natasha Evoy et Pierre Surprenant installent le chapiteau.
Marianne Lévesque et François Bérard accrochent et identifient les oeuvres qui seront mises à l’encan de MusArt au mois d’août.
Gilles Lavoie installe les rideaux dans l’une des chambres.
Natasha Evoy prépare les panneaux indicateurs pour diriger les gens dans le parc.
Dès 12 h 30, il y a eu des visites guidées des Studios A et B et de la résidence d’artistes, en petits groupes évidemment afin de respecter les mesures sanitaires COVID-19. Tous ceux qui avaient vu la vieille grange ont été surpris, puis ravis, de découvrir ce nouveau lieu multifonctionnel, grand, lumineux, bien aménagé et prêt à recevoir les artistes œuvrant dans les trois disciplines qu’appuie D’Arts et de rêves.
Jean Roy fait visiter le Studio A.
Jean-Jacques Pillet fait visiter le Studio B.
La grange vue de la rue : 2018 et 2021
Pendant ce temps, petits et grands ont pu :
- Admirer l’agilité de Nathalie Nicolas de Cirkazou, artiste du cirque qui a circulé, en échasses, sur le terrain et fait sourire tous ceux qui la saluaient;
- Se promener en écoutant de la musique de jazz jouée par André Lafleur et Rémy Cremona, soit le Groupe Lafleur Cremona.
- Déguster une gâterie et des boissons rafraîchissantes offertes par LA FAMILLE-BUVETTE DE VILLAGE, les nouveaux voisins des Studios DAR Sutton. Sur la photo ci-dessous à droite, on voit Sandra Jarry de La Buvette (sous son masque).
À 14 h, Laur Fugère, vocaliste et coach vocale, a réussi, par un chant doux et apaisant, à nous recentrer sur ce début de cérémonie d’ouverture.
Puis Joanie Leroux-Côté, secrétaire-trésorière de D’Arts et de rêves, la maître de cérémonie de ce jour de fête, nous a souhaité la bienvenue.
Elle a ensuite donné la parole à Nicole Côté, présidente directrice-générale, qui était fort émue de voir autant de gens ainsi rassemblés après l’isolement COVID-19.
C’est comme si le Parc reprenait vie ! Nicole nous a remerciés d’être là pour D’Arts et de rêves, puis a pris quelques minutes pour présenter le projet.
Les invités d'honneur
Les représentants des organismes suivants qui appuient loyalement D’Arts et de rêves, certains depuis ses débuts, ont été invités à témoigner de leur engagement.
- Lyne Bessette, Députée de Brome Missisquoi au fédéral et Représentante de Patrimoine Canada
- Johanne Gauvin, Attachée politique représentant la députée de Brome-Missisquoi au provincial
- Céline Prévost, Directrice de la Caisse Populaire Desjardins de Brome-Missisquoi
- Patrick Melchior, Préfet de la MRC (Municipalité régionale de comté) de Brome-Missisquoi
- Michel Lafrance, Maire de la ville de Sutton
Tous ont souligné la contribution des Studios DAR Sutton à la communauté artistique ainsi qu’à la vie communautaire de Sutton.
Nicole a le dernier mot...
Joanie a redonné la parole à Nicole qui a tenu à souligner l’apport incommensurable des gens qui œuvrent à D'Arts et de rêves : l’équipe, le CA, les membres des différents comités, tous les bénévoles, les commanditaires, les partenaires, les organismes représentés par les invités d’honneur, soit tous ceux qui de manière régulière ou ponctuelle aident D’Arts et de rêves à grandir et à se forger une place et une réputation dans le monde artistique et communautaire.
Le Parc s’anime…
Vers 15 h, la conférence de presse, voire l’ouverture officielle, était terminée et le Parc s’est animé :
- André Lafleur et Rémy Cremona s'étaient installés à l'entrée des sentiers et jouaient joyeusement leurs sons jazzy pour le plaisir de tous ceux qui traversaient le pont.
- André Fournelle répondait aux questions des gens qui voyaient pour la première fois L’Interdit Damoclèse, cette sculpture monumentale qu’André a si généreusement donnée au Parc culturel D'Arts et de rêves.
- Les artistes du cirque du groupe Cirkazou, installés dans l’Agora du parc, invitaient les enfants à découvrir leurs habiletés circassiennes.
- La sculpture Vroom de Don Davidson, d’un rouge étincelant et pointant droit vers le ciel, surprenait agréablement les marcheurs au bout d’un sentier.
- Les visites guidées des Studios A et B et de la résidence d’artistes étaient offertes jusqu’en fin l’après-midi!
En résumé, ce fut une belle journée et le ciel gris n’a versé que quelques larmes en fin d’après-midi, alors que les gens quittaient. Tous ceux qui sont passés par les Studios DAR Sutton et le Parc culturel en ce 3 juillet étaient contents de s’être joints aux autres admirateurs.
Les Studios DAR Sutton, version 2021
Transformer cette grange centenaire en milieu de création multifonctionnel a été le plus gros projet jamais envisagé et réalisé par D’Arts et de rêves. Avant même que ne soient entrepris les travaux, il fallait s’assurer d’avoir une partie des fonds requis. Une demande a été faite à Patrimoine Canada qui, en 2019, nous a octroyé la somme de 440 000 $, ce fut le premier partenaire à nous appuyer pour ce projet. Puis ce fut le branle-bas de combat pour la recherche de financement et le montage financier.
Les travaux ont officiellement commencé le 8 juin 2020 pour se terminer à la mi-juin 2021, une réussite si on considère que la pandémie a touché tous les secteurs de la construction et que la difficulté à obtenir des matériaux pour concorder avec la disponibilité des différents corps de métier nous a joué des tours à plus d’une reprise.
Les plans originaux avaient été conçus par la firme d’ingénierie CTD inc., une firme de génie conseil fondée par Pascal Lamy et spécialisée en ingénierie de construction. Les plans produits par l’équipe de M. Lamy ont permis à l’exécutif de bien visualiser ce projet de réfection. Toutefois, M. Lamy s’est retiré du projet car il habitait la rive nord de Montréal et ne souhaitait plus continuer à travailler sur ce dossier.
M. Lamy a toutefois laissé sa marque au Parc culturel D'Arts et de rêves car il a conçu le pont qui traverse le ruisseau, s’assurant de répondre aux normes afin de laisser passer des poids lourds, p.ex., les camions qui ont transporté les matériaux pour faire le chemin vers la section d’Hydro Québec.
Ce pont et ce chemin se devaient d’accommoder des camions de 10 roues, important pour le transport des sculptures plus lourdes, ainsi que les camions utilisés par les compagnies de cirque qui viendront avec leur équipement offrir des prestations dans l’Agora.
Quand on regarde les photos des plans publiés dans le Chapitre 6 de La petite histoire de D’Arts et de rêves et que l’on voit les photos ci-dessous, on est à même de constater qu’il y a eu des changements aux plans originalement présentés pour la transformation de la grange.
(Dessin du plan de CTD inc.)
Des pilastres de béton extérieurs devaient servir de base pour les nouvelles arches de bois lamellé-collé.
Le pan en ciment à gauche, bien ancré dans le sol, est un mur de soutien comme celui qui est intégré à l’arrière dans les pièces qui ont été rajoutées à la grange. C’est ce qui permet d’assurer la solidité de la structure.
On voit ici le haut de la grange dont le plancher serait enlevé pour créer un grand espace.
(Dessin du plan de CTD inc.)
Vu de la mezzanine, l’intérieur aurait une toute autre allure.
Photo prise de la mezzanine. Quelles sont les différences entre les deux photos de gauche et celle-ci ? La fenêtre verticale qui éclaire si abondamment le Studio A et moins de poutres car le support a été intégré dans la structure.
Pourquoi ces changements dans la structure et les arches ?
L’arrivée d’un nouvel ingénieur a remis en question les plans originaux. Jacques Chartrand, membre fondateur de la firme d’ingénierie en structure NCK du bureau à Montréal, a visité la grange et le site. Il a dit qu’il était possible de faire autrement, question de charge, et de plus il a fait une généreuse proposition. D’Arts et de rêves a donc d’emblée décidé de travailler avec lui et sa firme.
M. Chartrand a produit des esquisses et a recommandé de ne pas procéder tel qu’on l’avait originalement imaginé. Il disait qu’on pouvait conserver l’esthétique de la grange tout en assurant la solidité de la structure avec un pan en ciment à l’avant, comme mur de soutien, et un autre à l’arrière qui serait intégré dans les pièces qui seraient rajoutées à la grange. On gagnait ainsi plus d’espace et des pièces supplémentaires. Martin Boisvert a pris la relève de M. Chartrand (décédé à Montréal, le 14 décembre 2019) en janvier 2020.
Accéder à l’étage se faisait autrefois par cet escalier et les poutres transversales laissaient peu d’espace pour manœuvrer.
Il y avait auparavant trois chambres. On a éliminé la plus petite pour :
- créer un espace avec évier et étagères,
- bâtir l’escalier (dont on aperçoit la première marche, à droite au bas de la photo) menant au Studio B;
- installer un espace de rangement (c’est la porte fermée à gauche de l’évier)…
On a aménagé la troisième chambre dans une partie de la rallonge qui a été construite derrière la grange (c’est la porte ouverte à la gauche de la photo).
L’escalier qui mène au Studio B et à la mezzanine, est maintenant accessible via l’intérieur de la résidence d’artistes.
Le « Studio A » était autrefois divisé en deux étages, on voit les marches qui y menaient. Sachez cependant que ce n’était pas vraiment un studio, mais plutôt un grand espace de rangement.
Le cheval qui logeait jadis dans cette stalle avait la chance d’avoir deux fenêtres ! Il serait heureux ce cheval aujourd’hui de voir autant de lumière pénétrer son ancien habitat.
Photo prise du rez-de-chaussée, dans le Studio A : on voit la mezzanine et la porte qui donne sur le Studio B à l’étage. Le plancher que l’on devine dans la photo de gauche est disparu, dégageant ainsi l’espace du Studio A.
D’autres transformations notables incluent...
- Un toit complètement neuf
- Une salle d’eau additionnelle
- Une chambre supplémentaire
- Un système aération interne
- Des ventilateurs
- Un éclairage bien pensé
- Du rangement dans la rallonge à l’arrière
On est fier d’avoir pu :
- Désentraver les espaces.
- Enlever les poutres et les cloisons, ce qui donne de grands espaces.
- Garder les poutres originales faites d’arbre. On a construit par-dessus !
- Isoler avec de l’isolation soufflée (les poutres originales étaient faites de troncs d’arbres donc de formes irrégulières, on a donc dû souffler pour bien isoler).
- Isoler par-dessus la toiture et sous la toiture.
- Isoler le plancher de ciment.
Tout cela afin de recevoir des artistes en résidence 12 mois par année et leur donner un environnement de travail agréable, aéré, lumineux, bien aménagé…
Prochaines étapes
La grange a été merveilleusement transformée. Il ne nous reste qu’à lui donner un environnement qui lui fasse honneur en réalisant notre plan d’aménagement paysager.
Autre bonne nouvelle : La Roche Posée Paysagistes de Sutton a accepté de réaliser la phase 1 de ces travaux cet automne.
Environ 70 % des sommes nécessaires ont été obtenues grâce au Ministère de la culture; il manque toujours 30 % des fonds requis.
Nous sommes confiants que ce manque à gagner sera comblé d'ici le printemps 2022, nous permettant ainsi de compléter les travaux d'aménagement prévus au plan, notamment la plantation des arbres et des végétaux autour de la résidence.
On rêve peut-être, mais on est bien à D’Arts et de rêves, non ?