Corvée extraordinaire chez Denise Potvin !

Depuis septembre 2016, chaque infolettre vous a dévoilé un chapitre de La petite histoire D’Arts et de rêves… ainsi qu’une chronique mettant en vedette l’un des bénévoles qui a été particulièrement généreux de son temps pour faire avancer les projets de la résidence d’artistes et du parc éco-culturel sis au 57, rue Principale Nord à Sutton. (Tous ces articles sont maintenant sur notre site web.)  Il s’avère que la petite histoire s’écrit maintenant de jour en jour et que le contenu se retrouve de plus en plus dans les actualités.

Dans l’infolettre de juin 2018, on a combiné en un article la petite histoire et une chronique bénévoles, pourquoi ? Parce que la corvée mémorable du lundi 7 mai, en lien avec la Phase 2 du projet d’aménagement paysager du parc éco-culturel D’Arts et de rêves et décrite ci-dessous, fera dorénavant partie de notre histoire. Qui plus est, cette corvée n’aurait pu avoir lieu sans la générosité spontanée de Denise Potvin, fervente admiratrice et partisane de ce beau projet au cœur du village.

Quelle est la recette magique pour une corvée extraordinaire ?
Il faut un projet visionnaire, un généreux don et des bénévoles motivés !

Introduction

Un projet emballant, une forêt généreuse, une plate-bande de vivaces en santé, des gens souriants et travaillants… quel est le lien entre ces différents éléments ? C’est ce que vous apprendrez en lisant l’histoire qui suit…

Les hasards de la vie…

Denise Potvin et son conjoint aiment bien marcher dans leur forêt. C’est une résolution qu’ils ont prise pour prendre plus de temps pour eux, respirer le grand air, admirer la nature qui les entoure, bref pour bien vivre et vivre plus longtemps ! Mais il arrive que les sentiers de ladite forêt soient un peu trop boueux pour rendre cette activité quotidienne agréable. C’est alors qu’ils ont décidé, par une journée d’hiver tardif, de descendre au village et d’aller explorer les sentiers D’Arts et de rêves. Ce couple n’avait jamais mis les pieds sur cette propriété et furent enchantés non seulement par la beauté du parc éco-culturel, les sentiers, la neige, les sculptures, mais aussi par l’espace, la vue, le calme : tout cela au cœur même du village de Sutton.

Quelques jours plus tard, le hasard veut que Denise croise Nicole Côté à notre épicerie locale. Denise partage avec elle le plaisir qu’ils ont eu, son conjoint et elle, à découvrir ce magnifique parc accessible gratuitement à tous, du lever du soleil au coucher, sept jours semaine, cinquante-deux semaines par année.

Nicole, toujours ravie d’apprendre que le parc a accueilli de nouveaux visiteurs, raconte à Denise le travail devant être effectué en 2018 dans le cadre de la Phase 2 du projet d’aménagement paysager du parc éco-culturel. Il s’agit de la plantation de 150 arbres qu’il faudra acheter au printemps.

conifères chez Denise
denise 1

Denise, propriétaire d’une grande terre forestière, sourit et, d’un ton joyeux, offre spontanément à Nicole les arbres requis !  --  C’est que pour bien gérer une forêt, il faut entre autres voir à élaguer le sous-bois et dégager les sentiers et qu’à tous les ans, Denise offre à amis et connaissances la possibilité d’adopter des arbres.  --  Puis le chiffre « 150 » ne fait certes pas peur à Denise car sa terre est très grande et, qui plus est, on y retrouve une variété d’espèces, et c’est exactement ce que Nicole recherche.

À l’assemblée générale annuelle (AGA) du 21 avril 2018, Nicole annonce fièrement le généreux don de Denise et ajoute que, grâce à cette contribution, D’Arts et de rêves économisera environ 4000 $. Toutes les personnes présentes ont aussitôt applaudi, plusieurs d’entre eux connaissant Denise et ayant eux aussi déjà adopté des arbres de sa majestueuse forêt. L’économie finale dépendra évidemment du taux de survie de ces arbres et plantes transportés (ils seront transplantés à l’automne), car selon les experts en la matière, il faut calculer une perte d’à peu près 30 % quand on transplante.

Mais avant…

Une visite sur la terre de Denise s’imposait. Nicole, accompagnée d’Emmanuelle Tittley, architecte paysagiste, responsable du plan d’aménagement paysager du parc éco-culturel, ont marché dans la forêt avec Denise pour repérer les essences en lien avec les besoins identifiés dans le plan d’aménagement paysager. Nicole et Emmanuelle furent vite comblées, elles découvraient tout ce dont elles avaient besoin pour D’arts et de rêves. L’entente était conclue. On ferait appel à des bénévoles pour une corvée déménagement d’arbres.

Mais Denise, dont les plates-bandes et le jardin communautaire sont reconnus dans la région (la S.H.E.D., Société d’Horticulture et d’Écologie de Dunham, a d’ailleurs déjà organisé plus d’une visite chez elle pour permettre à ses membres de découvrir ce merveilleux environnement) avait de plus autre chose à offrir. Denise souhaitait réaménager une partie du terrain devant sa maison et avait des vivaces à relocaliser; elle les a plutôt offertes à Nicole et Emmanuelle qui se sont empressées d’accepter ce second don.

En préparation de la corvée…

Nicole et Karina Sasseville (coordonnatrice) ont fait un appel à tous pour cette corvée aménagement paysager. Il fallait que ce soit fait tôt au printemps, pendant que le sol est encore détrempé, afin de faciliter l’extraction des arbres et vivaces. Une douzaine de bénévoles, toujours aussi généreux de leur temps, ont affirmé qu’ils se pointeraient l’après-midi du lundi 7 mai.

Denise avait convenu avec Nicole et Emmanuelle que les arbres qu’elle donnerait seraient plutôt gros que petits. Elle a donc identifié à l’aide d’un ruban les feuillus et les conifères qui allaient déménager au village; elle en a ainsi repéré environ 250.

Puis, comme les arbres étaient plus gros et que Denise ne voyait pas comment les bénévoles arriveraient à les extraire tous à la petite pelle, elle a fait appel à Aimé Piette (le troisième don de Denise), le vendredi avant la corvée du lundi. Cet homme qui connaît bien la forêt de Denise a déterré, à l’aide de sa pelle mécanique, environ 250 arbres. C’était beau de voir tous ses arbres prêts à entamer une nouvelle vie : il y avait des acacias et du chèvrefeuille sauvage de la famille des feuillus et des épinettes blanches, des mélèzes, des pins blancs, des pins gris et des sapins baumiers de la famille des conifères.

Les feuillus

chèvrefeuille du Canada
acacia-Robinier faux-acacia

Chèvrefeuille du Canada

Formera une jolie haie près du ruisseau.
Robinier faux-acacia

Magnifique en juin lorsqu’il est en fleur puis quand les pétales tapissent le sol (vous avez peut-être admiré ces arbres sur le Chemin Vail à Dunham).

Les
conifères

Épinette blanche
meleze
pin blANC
pin gris
sapin baumier

Très utilisés pour le reboisement et excellents en écran brise-vent.

Épinette blanche

Pas aimé des chevreuils !

Mélèze

S’adaptera parfaitement dans le coin milieu humide

Pin blanc

Peut servir d’écran sonore

Pin gris

Presque d’allure asiatique…

Sapin baumier

Attire les chevreuils mais quand arbres plus grands, les chevreuils n’atteignent pas les branches

Le lundi 7 mai, jour de la corvée…

Peu après la pause du midi, de nombreuses voitures ainsi que deux camions avec beaucoup d’espace derrière pour recevoir les arbres ont fait leur apparition sur le chemin menant à la propriété. Puis, sur l’entrefaite, se pointe Aimé Piette avec un chargement de concassé pour rafistoler ledit chemin, des trous d’eau ayant été creusés par l’incessante pluie de la semaine précédente. « Trop de monde sur le terrain », s’est dit Aimé, et il a repris son chemin…

C’était impressionnant, nous dit Denise, de voir arriver près d’une douzaine de personnes équipées de pelles et de pioches et prêtes à se relever les manches. Vous les connaissez peut-être : Doris Mondor, Henri Lamoureux, Jacques Parenteau, Jean-Pierre Côté, Marie Clark, Marie-Josée Auclair, Odile Savaresse, Pierre Surprenant, Richard Langlois, Robert Robitaille et Yolande Castonguay, en plus évidemment de Nicole Côté et Karina Sasseville. C’était une première corvée pour plusieurs de ces gens, même que quelques-uns ne connaissaient au départ aucune des autres personnes présentes, si ce n’est Nicole et Karina. On a réussi à prendre quelques photos de ces bénévoles au travail; regardez-les attentivement, les reconnaissez-vous ?

Quelques-uns des bénévoles...

Henri, Louise, Jean-Pierre, Pierre
Jean-Pierre
Yolande et Marie-Josée
Doris, Pierre, Yolande, Marie-Josée

Henri, Louise, Jean-Pierre
et Pierre

Jean-Pierre

Yolande et Marie-Josée

Doris, Pierre, Yolande
et Marie-Josée

Nos bénévoles ont formé deux équipes :

  • Nicole et son équipe se sont occupées des arbres.
  • Karina et la sienne se sont attaquées aux vivaces et ont eu le plaisir d’y trouver des rosiers rustiques, des hémérocalles, des phlox et des lupins.  Il y aura aussi des échinacées à aller chercher plus tard car, le 7 mai, ces vivaces dormaient encore dans le sol…

Que des gens donnent ainsi de leur énergie et de leur temps est vraiment remarquable. Pourquoi le font-ils ? Les motivations varient : aimer aider; aimer contribuer à un projet intéressant, voire grandiose; aimer jouer dans les plantes; aimer l’idée d’embellir le parc; aimer travailler en équipe… Qu’ont le plus apprécié ces bénévoles ? Rencontrer de nouvelles gens, la bonne humeur et le sérieux des individus, discuter de tout et de rien, l’esprit convivial, la collaboration, pas d’égo en jeu, l'égalité dans le travail. Odile nous dit que le travail de la terre est toujours difficile et demande de l’énergie et de la force, mais qu’à plusieurs c’est tellement plus agréable et beaucoup plus facile ! Henri a constaté que « les bénévoles ont travaillé pour nous toutes et tous comme s'ils travaillaient pour eux-mêmes. Cela indique un niveau de conscience qui me réjouit. » En résumé, comme le rappelle Henri, en faisant référence à l'œuvre de Vaillancourt dédiée à Michel Chartrand, « Rien ne vaut la force du travail collectif. »

Les vivaces

Rosiers rustiques
Rosiers rustiques
Hémérocalles
Hémérocalles
Phlox
Phlox
Lupins
Lupins
Échinacées
Échinacées

Après plus de deux heures de dur labeur, l’équipe dans la plate-bande avait terminé son travail et était prête à transporter les vivaces au parc éco-culturel. L’équipe dans la forêt était aussi prête à faire un premier voyage, car tout l’espace disponible dans les camionnettes était envahi par des arbres. Il y donc a eu vers 15 h 30 un premier convoi vers D’Arts et de rêves. Pendant ce temps, quelques hommes sont restés dans la forêt pour préparer d’autres arbres en vue du deuxième convoi.

À D’arts et de rêves, on a déchargé le tout et les bénévoles ont eu droit à une pause rafraîchissement servie par nul autre qu’Henri, toujours prêt à rassasier les troupes !

Puis l’équipe des arbres est revenue chez Denise pour terminer le chargement.

Coups de cœur de Denise, notre généreuse donatrice…

Denise souligne d’abord le fait qu’avoir un parc éco-culturel gratuit et accessible à l’année au cœur de Sutton est un cadeau unique.
Merci Nicole !

En se rappelant cette aventure, Denise a plusieurs coups de cœur…

  • Elle est heureuse de partager l’abondance que lui offre sa terre forestière : ainsi il n’y a pas de perte, plutôt une réutilisation des cadeaux de Mère nature.
  • Elle est aussi très heureuse que sa forêt contribue à recréer une forêt en ville.
  • Elle a aimé voir les bénévoles à l’œuvre, tous ont travaillé si fort. Denise ressentait la bonne humeur, la collaboration joviale, l’esprit d’équipe : personne ne chialait ou disait que c’était trop de travail… que du positif émanait de ces gens regroupés pour une bonne cause !

Un quatrième don… Comme il restait beaucoup d’arbres (Denise en avait préparé environ 250, D’Arts et de rêves en voulait 150) et aussi de nombreuses vivaces, Denise a offert aux bénévoles d’en rapporter chez eux, ce que tous ont beaucoup apprécié et que quelques-uns ont gracieusement accepté. Marie s’est ainsi retrouvée avec des fleurs et des rosiers qui vont enjoliver l’aménagement paysager autour de sa nouvelle maison tandis qu’Odile a transplanté un pavot qu’elle arrose souvent et espère bien sauver, de même que des lupins et les phlox qui ont bien repris.

Un cinquième don… Si à l’automne ou au printemps D’Arts et de rêves a besoin d’autres arbres pour remplacer ceux qui n’ont pas survécu ou pour embellir d’avantage le parc éco-culturel, Denise les attend à bras ouverts !

En conclusion

Pensez-y : les nombreux arbres et vivaces dont Denise a fait don vont, avec le temps, définir le parc éco-culturel D’Arts et de rêves. Le paysage en sera marqué à jamais !

Nicole dit qu’elle va toujours se rappeler avec affection de cette corvée du lundi 7 mai, tout comme Denise, Karina, et les nombreux bénévoles qui y ont participé : « c’était chouette, vraiment plaisant; il y avait un bon esprit d’équipe; tous étaient déterminés et avaient le cœur à l’ouvrage; ce ne fut pas une corvée comme telle, mais un réel plaisir ! »

Notre sociologue et philosophe Henri conclue que « l'avenir de notre espèce dépend largement d'une nouvelle convivialité fondée sur l'économie du don et le plaisir d'être ensemble. » On ne peut que lui donner raison…

Merci à tous ceux et celles qui contribuent de près ou de loin à concrétiser ce rêve de la résidence d’artistes et du parc éco-culturel D’Arts et de rêves au cœur de Sutton !